Dans deux jours sort le single-clip « PCV » de l’artiste Vödoo annonçant l’album éponyme à venir dans deux mois. Sur la Place République de Perpignan, ce matin-là, Vödoo d’origine haïtienne qui a grandi dans les Pyrénées-Orientales, vient accompagné par Erika Lara, fondatrice de Kika Prod.
Cette Colombienne, vit à Perpignan depuis huit ans et a monté sa boîte de prod autour de l’image et de l’accompagnement d’artistes. Cela fait deux ans qu’elle s’imprègne de l’univers poétique de ce rappeur bien différent des stéréotypes éculés du Hip-Hop tape à l’œil, et sans autre prétention que de remoudre la même recette. La musique de Vödoo suit son cheminement personnel. Reflet d’un chemin initiatique vers ce côté lumineux qu’il cherche à atteindre malgré les murailles qui se dressent sur sa route. Il a appris la résilience quotidienne.
PCV pour Poésie, Chant, Vérité
Une résilience vis-à-vis des faux jetons nombreux dans le secteur de l’industrie musicale, limiers de la bonne occasion pour enfler ceux qui s’arrachent les tripes pour leur art. Mais Vödoo, par ses qualités humaines et artistiques, attire vers lui de belles personnes. Ces bienveillants, à l’instar d’Erika Lara qui a tourné son clip « PCV » (pour Poésie, Chant, Vérité) ont su déceler en lui sa puissance évocatrice. C’est elle, qui est à l’origine de ce clip filmé dans les murs splendides de l’Hôtel Pams de Perpignan. Elle a opté pour le matériau noir et blanc, soulignant l’essentiel de la prose de Vödoo, parfait dans son costard fait sur-mesure par le tailleur de Perpignan Créange.
Imhotep, grand architecte des sons d’IAM
Tout cela contribue à mettre en valeur, autrement que la trilogie en panne de renouvellement – aïoli-ovalie-canigou – la diversité culturelle et artistique que peut porter un territoire. Et c’est gagnant-gagnant. L’album « PCV » est rempli de featuring de haute qualité. Dans le monde du Hip-Hop, Imhotep, grand architecte des sons d’IAM lui a produit spécialement un son, que Vödoo s’est empressé de décliner façon Dub reggae, pour un futur EP nommé « Time », à venir au printemps, après son album :
« Pour l’album « PCV », je voulais retourner à la source originelle du Hip-Hop, vers un rap puriste, lui redonner ses lettres de noblesse. Au bout de 10 ans, je sors cet opus épaulé par des gens du milieu qui me font confiance et c’est ça le plus important. Comme Daddy Lord C (fondateur de La Cliqua, l’un des plus gros groupes de Hip-Hop des années 90) qui est une sorte de mentor pour moi et qui me conseille à bon escient, ou Imhotep, qui m’a filé un son pour l’album. Toutes ces collaborations font partie d’un chemin initiatique pour moi, un conglomérat de belles âmes qui m’amène à ce résultat-là. »
De l’Instant Karma à l’Instant Vödoo
Lennon en 1970 avait composé « Instant Karma », là, c’est l’Instant Vödoo, avec un artiste, rappeur, musicien, auteur-compositeur à l’authenticité réelle, au verbe juste et à l’introspection avisée, qui souvent fait défaut dans ce milieu égocentré, égotiste et mégalo qu’est la musique ou pire encore, le cinéma.
Lui, n’est pas acteur, il monte sur scène plutôt que de se mettre en scène de façon superficielle. C’est là, l’énorme différence.